Dans un monde en constante évolution où l’innovation est la clé du succès, les métiers et activités liés à la technologie se retrouvent en ligne de front. J’évoquais d’ailleurs dans l’article précédent les impacts de l’intelligence artificielle dans le monde du travail.
De manière constante, les entreprises et services de la technologie font face à des défis pour trouver la bonne formule entre rentabilité et même forte croissance d’une part et donner une place centrale à l’Humain d’autre part. En effet, il s’agit de deux impératifs auxquels les leaders de la technologie doivent répondre car il est attendu du secteur du numérique une croissance plus forte encore que dans les autres secteurs. Et dans le même temps, c’est un secteur qui souffre d’une pénurie de talent, particulièrement exposée à la population Z exigeante et pourtant bourrée de talents qui sont la clé pour croître et offrir le bon niveau de service.
Dans cet environnement dynamique, le rôle du leadership efficace est plus important que jamais. C’est là que le coaching exécutif entre en jeu.

Quels sont les défis humains auxquels les leaders de la technologie sont confrontés spécifiquement ?
Les managers de la technologie font face à des défis qui sont certainement amplifiés par rapport à d’autres secteurs dont voici quelques situations concrètes :
- Le changement est ultrarapide. Certes le changement est devenu une constante omniprésente mais il me semble que l’évolution technologique est certainement la plus rapide. La rapidité de l’évolution et de l’adoption de l’intelligence artificielle en est une démonstration éloquente ;
- Des objectifs très ambitieux. Rares sont les secteurs qui connaissent encore une forte croissance. La technologie en fait partie. Maintenir une croissance élevée est d’autant plus difficile et source de pression ;
- Qui dit technologie dit risque de cybersécurité. Cette menace omniprésente, sinueuse et difficilement contrôlable ajoute à l’exposition du dirigeant ou du manager en charge de la technologie. Une étude menée par le CESIN, réalisée avec l’aide d’un coach professionnel confirme cet état de fait. En particulier, il souligne le taux important de burn-out au sein de cette population ;
- Les leaders de la technologie sont généralement formés à des compétences dites « techniques », de formation ingénieur ou similaire. Quid des soft-skills et des compétences de leadership aujourd’hui essentielles ? A fortiori quand ils ont accédé à des postes à fortes responsabilités en partant du bas de l’échelle car c’est un domaine d’activité qui permet des évolutions relativement rapide mais pas forcément accompagnées dans les promotions et prises de responsabilités.
Avant de conclure cet état des lieux, un constat intéressant : Les grands leaders qui prônent librement le coaching et qui ont particulièrement réussi sont deux dirigeants de la technologie à savoir Eric Schmidt (Google) et Bill Gates (Microsoft).
Quels sont les bénéfices du coaching des leaders en charge des technologies ?
Au regard des problématiques qu’ils rencontrent et que nous avons listées ci-dessus, nous entrevoyons déjà quelques bénéfices évidents du coaching pour les leaders de la technologie. En notant qui plus est que la liste ne se voulait pas exhaustive.
Pour aller plus loin, outre les apports usuels d’un coaching de management ou de dirigeant, le leader de la technologie trouvera dans le coaching spécifique à son domaine :
- un temps de « pause » et de recul alors que les technologies évoluent à une vitesse impressionnante qu’aucun humain ne peut suivre en permanence. C’est ainsi lui permettre de prendre des décisions éclairées dans des temps courts mais non précipités par exemple ;
- un espace centré sur lui, ses émotions, les signes de son corps s’il est exposé un épuisement mental ou une pression trop forte par exemple ;
- des voies nouvelles pour compléter sa posture et ses compétences dans le cadre d’une réorganisation, d’un changement de poste, d’une évolution de ses fonctions, … En rappelant que le coach n’est pas le sachant. Toutefois, il permet au leader de découvrir et d’explorer de nouveaux chemins plus utiles dans les changements qu’il suit. Parfois en commençant par s’assurer que la promotion n’a pas été subie mais bien voulue. J’ai en effet de nombreuses fois entendu des managers ou directeurs qui acceptent ces nouvelles responsabilités car c’est la suite logique d’une carrière dans notre société, avec à la clé un titre qui brille davantage, une rémunération attirante et même de la reconnaissance. Sauf que, quelques temps plus tard, ils prennent conscience que leur quotidien a perdu de son sens. Bien entendu, d’autres promus s’épanouissent pleinement dans leurs nouvelles fonctions et demandent juste à être accompagnés. Un exemple qui me vient en tête est ce Directeur qui a besoin de « trouver et prendre sa place » dans un Comité de Direction où les ego sont forts, là où sa place n’était plus à démontrer dans son précédent cercle ;
- une transformation plus profonde de son identité pour adopter et accomplir une performance durable et responsable, nécessaire à l’absorption d’une demande de croissance élevée et constante dans le secteur technologique. Il convient en effet au leader d’opérer cette transformation en lui pour « réussir » pour l’entreprise mais aussi pour lui, en se préservant lui-même. Il reste son propre outil et le plus précieux. Certains parleront de résilience.
des dirigeants américains et canadiens interrogés déclarent que le coaching est leur discipline favorite pour le développement du leadership.
Source : Careers Partners International
Processus et méthodologies du coaching exécutif adaptés pour les leaders de la technologie
Dans le cadre d’un coaching d’un leader de la technologie, l’une des premières étapes du processus de coaching consiste à acquérir une compréhension approfondie du contexte technologique dans lequel évolue le manager ou le dirigeant. Cela inclut la connaissance des tendances actuelles du secteur, des défis spécifiques auxquels sont confrontées les entreprises technologiques et des compétences techniques nécessaires pour réussir dans ce domaine. Un coach qui dispose de cette culture sera en capacité d’accélérer cette étape. Je reste convaincu aussi qu’il s’agit d’un secteur où les attentes en termes de légitimité sont élevées. Le rapport collaboratif en sera donc facilité.
Le secteur de la technologie est également caractérisé par des cycles courts et rapides. Le coach, qui reste maître du cadre de l’accompagnement, pourra adopter un rythme plus en accord avec le coaché. Par exemple, des sessions plus courtes mais plus fréquentes. Ou encore, provoquer des petites victoires rapidement.
Un troisième élément consiste à faire appel à l’innovation et à la créativité en les stimulant chez le coaché qui y sera certainement plus sensible et pour qui cette approche sera particulièrement utile. Pour aller plus loin, je vous recommande le livre de Sylvie Brémond ou sa synthèse Coacher pour innover dans le magazine COACHING n°27.
En lien avec le point précédent, une méthode de coaching spécifique aux leaders de la technologie inclura des outils numériques qui « parleront » davantage aux coachés, leur permettra de s’exprimer dans un mode qu’ils connaissent parfaitement et où il s se sentent en confiance.
Le dernier point est le contenu des séances de coachings cette fois avec des sujets particuliers comme le management des équipes virtuelles, la fiabilité et la confidentialité des données, les menaces et la cybersécurité, l’agilité, etc.
En réalité, le processus de coaching s’adaptera, intrinsèquement, à la demande et à la personne elle-même. Ce qui fait que tout ou partie seulement de ces éléments sera employé. Toutefois, il me paraît intéressant que le coach qui s’adresse spécifiquement aux leaders de la technologie s’autorise à ajouter, ajuster et même transformer l’approche dite classique pour favoriser davantage la transformation attendue par le coaché. Ce qui, au demeurant, ne l’empêche pas de respecter les fondamentaux du coaching professionnel.